mardi 22 janvier 2013

Le rap pour les nuls



Art contesté, poésie rythmée,  phénomène de mode décrié : qu’est ce que le rap français aujourd’hui ? Un mouvement en voie d’extinction ?



Non



Question stupide réponse idiote.

Le vrai thème est : il y a t'il un vrai rap ?

Le rap on aime ou pas, quoiqu’il en soit c’est un style bien vivant en France et ce depuis les années 90.
Dresser une chronologie serait long et fastidieux, de plus, le travail de recherche fait partie intégrante du plaisir musical.

Nord Sud Est Ouest, il en vient de partout. La qualité n’est pas toujours au rendez vous, mais elle l’est souvent. Bon ou mauvais, le rap se renouvelle à chaque génération et il existe peu d’artistes qui ont su les traverser. Mais ceux qui ont réussis, ceux qui sont observables directement par le grand public ne sont pas du tout représentatif du mouvement et de son évolution. Au contraire, ils sont souvent modèles d’involution  pour certains.

Le rap étant un mouvement fondamentalement underground, beaucoup de ses auditeurs préfère le garder fermé aux oreilles des profanes. De ce fait se créer une scission entre ce que certains appelleront avec maladresse « le vrai rap français » et le reste.

Le « vrai » rap se définit donc par sa complète opposition au « faux » rap et vice versa.
Mais si l’un des deux doit disparaître, l’autre cessera t’il d’exister ?
Booba et autres La fouine sont utiles à la définition de ce qu’est le vrai rap français, puisqu’il s’agit simplement d’en prendre l’exact opposé.  Dès lors naît un système de classification assez malsain qui permet à certains artistes de se mettre en avant en s’appuyant sur leur non-ressemblance : « quoiqu’il arrive c’est mieux que la Fouine. »

Cette méthode de pensée permet donc la multiplication de textes non approfondi, voir même la reprise de certains morceaux. Cependant des artistes proposent une ouverture de leur art, comme Swift Guad avec le Narvalow Club ou encore Demi Portion (entres autres) et les ateliers d’écritures auxquels il participe. Rocé, quant à lui propose une ouverture musicale assez large pour dresser un carnet de voyage d’un être sur place.



Cette ouverture est salutaire car à force de vouloir faire du vrai rap français on affaiblit peu à peu l’impulsion créatrice : ce n’est par exemple pas un crime de faire de l’egotrip et pourtant beaucoup se sentent garant de la véracité de certains artistes sur chacune de leurs sorties. Pourquoi ressentent-ils le besoin constant de dire et de rappeler régulièrement  qu’ils n’aiment pas ? Ce n’est pas ça la liberté !



Beaucoup ont appréciés le dernier album de Youssoupha, mais l’apprécie t’il encore lorsqu’ils écoutent son featuring avec le rappeur de trappes aka la fouine aka la définition du rap nul ?

Il ne faut pas se leurrer : valoriser le travail d’un artiste en le comparant avec un autre c’est une logique obsolète et dégradante pour l’ensemble du hip hop.
Pour bien comprendre en quoi cette logique est absurde imaginez vous enfant, en train de dessiner tandis que quelqu’un viens vous voir et vous dit « Dali fait mieux, c’est lui la vrai peinture ».

Qui peut décréter la véracité d'un artiste ?

Dans un premier temps, on peut parler du vécu d'un artiste. Sauf que le vécu d'un artiste, même s'il est souvent levier à l'écriture, il n'y a que l'artiste qui peut en parler. On ne peut s'exprimer à la place de quelqu'un et je trouve très malsain de comparer les souffrances du passé afin de définir le meilleur rappeur dans le présent. Si l'artiste raconte une vie qui n'est pas la sienne, cela ne regarde que lui, c'est son travail il le manipule comme il veut.
Il faut cependant être conscient qu'être honnête avec soi même est souvent le meilleur choix à faire, quelque soit le domaine dans lequel on se place.
S'il prétend et affirme avoir vécu ce qu'il raconte dans ses morceaux, alors que c'est faux, cela ne fait pas de lui un "faux" rappeur, à mon sens, car le vécu n'est pas une condition à remplir pour en être un. Cela fait juste de lui un menteur.

Si ce n'est pas le vécu, qu’est ce qui définit la véracité d’un artiste ? Les normes dégagées par ceux qui représentent le fourvoiement du rap français. Hors Rocé vous l’a dit, la norme c’est la majorité, ce n’est pas la vérité.

Mais les normes plaisent aux masses, ce sont des vecteurs d’intégrations et cracher sur des artistes comme Booba, Rohff ou La Fouine, c’est s’intégrer dans le « vrai rap français ».

Le respect des normes est presque une obligation dans la structure des sociétés dans lesquelles on vit, on en retrouve partout. Créer une division pour ensuite décréter  des lois est un concept très politico-satanique d’où l’étrangeté à mon sens de l’existence de cette scission.

Pourquoi ? Pourquoi devrait-on former des clans et s’opposer ? Le rap n’est pas un art tribal, c’est juste l’image que les médias veulent lui donner.

Dois je me battre et user des pires insultes pour défendre mon opinion, c'est-à-dire le fait que je n’aime pas, sous chaque vidéo d’un artiste, sur les réseaux sociaux ou autres ?

Si tu ne détiens pas la vérité tu ne peux définir le mensonge.

Hors la vérité n’est pas une prise de position quelconque, ce n’est pas la définition de ce qui est bien ou mauvais. C’est l’acceptation, la tolérance et le respect  (a mon humble avis).



Il serait temps de se dire qu’inconsciemment vous devenez ce que vous ne voulez pas être : dépassés par les modes et les générations, incapable de suivre ou comprendre les mouvements émergeants.

Je ne défends pas les textes stupides  prônant des valeurs inadaptées à l’évolution de l’humanité, mais leur compréhension et leur dépassement sont nécessaire pour justement permettre une évolution.
En conclusion, je synthétiserai mes idées ainsi : Le vrai rap n’existe pas, ni le faux d’ailleurs. Le rap existe de lui-même par ses acteurs, sans qu'on ai besoin de le définir selon des normes arbitraires.

"Dis-moi, toi qui sait tout, si tu ne kiffes pas t'écoutes pas et puis c'est tout "

Merci à ceux qui suivent, on essaye de faire nos propres trucs. C'est pas une question de percer mais d'exercer.


PS : On essaye de programmer une interview, j'ai envoyé 2 lettres. Ce sera soit Rocé, soit le président de la république. (On préférerait Rocé).

Suivez-nous, et partager le message !



Peace

2 commentaires:

  1. Excellent article!
    Il y a juste une notion sur laquelle je ne suis pas d'accord: La Fouine n'est pas la référence du vrai rap,certes il a fait des bons morceaux mais rentrer dans un clash pour son buzz (contre un type qui l'a aidé à percer qui plus est), changer de discours en itw (je suis pas le genre de mec que tu verras en boite alors que dans Paname Boss: "tu peux me voir au fond de la boite/bouteille de champ') et j'en passe...(et je parle même pas de son vécu de pédophile)

    RépondreSupprimer
  2. Oui je suis d'accord !
    A mes yeux La Fouine est une référence du "vrai rap" dans le sens où le "vrai rap" est la vitrine hip hop du supermarché de la musique française !

    Je n'ai jamais entendu un bon morceau de la fouine ahah

    RépondreSupprimer