vendredi 22 février 2013

"Manuel Valls veut s'attaquer au rap agressif sur internet"







Les relations entre le ministère de l'intérieur et le rap en général n'ont jamais été très bonnes, sauf peut-être lorsque Bruno Beausir était pote avec Sarkozy.

J'ai récemment lu un article qui relate des discussions de parlementaires, notamment concernant la liberté d'expression sur internet. Il semblerait qu'une sénatrice, s'adressant au ministre de l'intérieur, dénonçait les "abus de la liberté d'expression".

A ce moment là, on peut se demander ce qu'est un abus de la liberté d'expression, ce qui nous ramènerait à l'éternel frontière de la liberté d’expression, celle qui n'a vraisemblablement jamais été fixé, mais à pourtant mis en cause de nombreuses personnalités.

La sénatrice en question tient ensuite les propos suivants : 



"un certain nombre de « chansons » – si l’on peut dire – de rappeurs tels que 113, Sniper, Salif, Ministère Amer, Smala ou encore Lunatic, dont les paroles sont d’une violence absolument inouïe contre la France, ses autorités civiles et militaires, son drapeau". Mme Goulet s'indignait de ce que les chansons en question soient "en vente libre et sont diffusées sur toutes les radios", alors que "leurs paroles sont des appels à la violence et à la haine envers les autorités de police".


Le ministre de l'intérieur à déclaré qu'il fallait :"lutter contre les paroles agressives à l'encontre des autorités ou insultantes pour les forces de l'ordre et les symboles de notre République".



" J'aime un keuf quand son slip jaunit"

Rien de surprenant en somme, si ce n'est que la sénatrice en question aurait pu se réveiller un peu plus tôt, sachant que, par exemple, les propos tenus par Lunatic ont maintenant un peu plus de 10 ans ( Mauvais oeil 2001, Temps mort 2002 ).

C'est la réponse de Manuel Valls qui est intéressante puisqu'elle est à mon sens assez limitatrice dans l'exercice de la liberté d'expression.

Quelles sont les symboles de la république ?


Il y à, selon moi, pas mal d'aspects du système républicain qui méritent un paquet d'insultes, et cette idée serait la source du détournement des symboles de la république.

Les symboles permettent la personnification du système ciblé par la critique. Certes on brandit fièrement le drapeau en certaines circonstances, mais ce ne sont pas des symboles intouchables puisqu'ils renvoient aux victoires mais également aux échecs du système qu'ils représentent.

Lorsque métaphoriquement Marianne est malmené c'est indicateur de l'obsolescence et de la légèreté de ces symboles qui, peut-être sont parlant à certaines personnes qui de par leur expérience ont été satisfaits du système républicain, mais pour d'autres désignent un système collectionneur d'inégalité, de corruption et de trafics étranges.

Or, ces deux réalités existent bien et les symboles de la république ont dès lors des significations différentes en fonction de l'endroit où ceux-ci seront arborés. Personnellement, si je croise quelqu'un qui chante la Marseillaise en bas de chez moi, je ne me sentirai pas à l'aise.

La Marseillaise, certains rappeurs en diront qu'elles est plus violente que du "Gangsta Rap", en lisant les paroles, il est vrai qu'elle est à l'image d'une époque décrite généralement dans les livres d'histoires comme porteuse d'une sagesse infinie, d'égalité des droits, et ce chant est donc un chant révolutionnaire si l'on en croit l'histoire de Fernand Nathan. ( Cf. Dieudonné, Mahmoud )



"Liberté, Egalité, Fraternité"
Je pense qu'une seule phrase sera suffisante pour souligner l'absurdité de cette devise vide de sens tant la liberté n'est que l'illusion du choix, l'égalité une vaste blague et la fraternité à l'image de celle d’Ismaël et d'Isaac.


La rumeur, près de 8 ans de procès avec le ministère de l'intérieur du temps de Nicolas Sarkozy.
L'histoire ici




De la même source, j'ai lu cet article du code de justice militaire, mentionné à la suite des propos de Manuel Valls, celui-ci disant avoir recensé 39 provocations à la désobéissance au cours de l'année 2012.

Dans le code de justice militaire, l'article L332-1 dit que le fait, "en temps de guerre, de provoquer à la désobéissance, par quelque moyen de que ce soit, des militaires ou des assujettis affectés à toute forme de service national, est puni de 15 ans de réclusion criminelle et 225 000 euros d'amende"

La provocation à la désobéissance, n'est-ce pas la première étape vers une démarche que l'on pourrait qualifier de dissidente ? Et la dissidence mène au soulèvement de la masse contre l'autorité en place.

Il est donc interdit en temps de guerre de provoquer à la désobéissance.. Seulement l'essence même de la démocratie est que le pouvoir ultime est celui du soulèvement du peuple..

Pour conclure, ces propos tenus par le ministre de l'intérieur peuvent être une bonne chose pour le rap français, cela pourrait stimuler l'écriture de certains et enfin fermer le chapitre du clash Booba / La Fouine qui à depuis trop longtemps dépassé la sphère du rap.

En espérant des réactions des plus créatives et pertinentes de la part de la scène hip-hop française.


Pour nous suivre :



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